Transformer les méthodes de travail : un impératif pour le BTP

Alors que la crise du logement et l’instabilité économique pèsent sur le secteur de la construction, de nombreuses voix s’élèvent pour rappeler l’urgence d’adopter de nouvelles méthodes industrielles. L’impression 3D béton apparaît comme une réponse concrète et complémentaire à la préfabrication classique.

Publié le 15 octobre 2025

Jessica Maciejewski

Écrit par Jessica Maciejewski

Transformer les méthodes de travail : un impératif pour le BTP

La nécessité d’une relance industrielle

Lors de la Rencontre des Entrepreneurs de France, Olivier Salleron, président de la Fédération Française du Bâtiment, a alerté :

« Nous allons encore perdre 25 000 équivalents temps plein et plusieurs milliers d’entreprises d’ici la fin de l’année, faute de mesures concrètes. »

Ce constat illustre la fragilité du secteur face au manque de visibilité et de mesures adaptées. La préfabrication hors site et l’impression 3D béton permettent pourtant d’optimiser les ressources : impression automatisée en atelier, réduction de la dépendance à la main-d’œuvre sur chantier et maîtrise des coûts.

La préfabrication hors site comme levier d’efficacité

Cette logique est partagée par Pascal Andries (Orisha Construction) et Cyril Perrin (ADVAE) qui, dans un entretien à Batinfo (mai 2025), soulignent que :

« La préfabrication hors site n’est plus une option, mais une réponse concrète aux besoins de productivité et de qualité. »

Concrètement, produire des éléments en atelier sous contrôle industriel améliore la qualité, réduit les délais et sécurise les chantiers. L’impression 3D béton, s’inscrit parfaitement dans cette dynamique : elle permet de réaliser en atelier des murs techniques, des pièces structurelles ou des éléments architecturaux, livrés ensuite sur site.

Accélérer l’adoption des technologies

Adrien Bron, associé construction chez Bain & Company, abonde dans La Tribune :

« Le renouveau du secteur passera par une adoption plus rapide des nouvelles technologies et par une industrialisation de la chaîne de valeur. »

L’impression 3D béton répond directement à ce besoin : elle relie la conception numérique à la fabrication physique, sans passer par les étapes lourdes du coffrage. Ce gain de temps et de ressources ouvre la voie à une production plus agile, capable de répondre à l’urgence de construire plus vite et mieux.

L’innovation au service d’un bâtiment plus compétitif

Pour Benoît Coquart, directeur général de Legrand, l’innovation reste la clé :

« Le numérique, la robotisation et l’automatisation ouvrent la voie à un bâtiment plus sobre, plus sûr et plus compétitif. »

Ces propos trouvent un écho direct dans les atouts de l’impression 3D béton. L’automatisation réduit la pénibilité, améliore la régularité des ouvrages et limite les déchets de chantier, jusqu’à 30 % de réduction par rapport aux méthodes traditionnelles.

Former la nouvelle génération

Enfin, la dimension humaine n’est pas oubliée. Joël Cuny, directeur de l’ESTP, rappelle que :

«Former les futurs ingénieurs aux outils numériques et aux nouvelles méthodes constructives est indispensable pour accompagner cette transformation.»

L’impression 3D béton devient ainsi un outil pédagogique de premier plan. Les écoles et universités qui l’intègrent préparent déjà une génération d’ingénieurs et techniciens capables de concevoir et piloter ces procédés.

Une convergence de vues

Qu’il s’agisse de fédérations, d’industriels ou d’experts académiques, le constat est unanime :

Comme le résume Olivier Salleron :

« Quand le bâtiment va, il entraîne le reste de l’économie.

Aujourd’hui, cette dynamique passera par une transformation profonde des méthodes de travail — et l’impression 3D béton est l’une des briques technologiques clés de cette mutation.

Vers une transformation inévitable ?

L’adoption des nouvelles méthodes de travail, notamment grâce à l’impression 3D béton, semble inéluctable pour le futur du secteur. Mais alors, qu’est-ce qui empêche encore cette transformation ? Le secteur du BTP est-il prêt à franchir le pas, ou des résistances culturelles et structurelles freinent-elles encore cette évolution essentielle ?