Pendant des décennies, l’impression 3D béton est restée une curiosité technologique, explorée par quelques chercheurs et startups pionnières. Mais la situation change rapidement. Face à une crise du logement mondiale qui s’intensifie — urbanisation accélérée, pénurie de main-d’œuvre, hausse spectaculaire des coûts — et alors que le secteur de la construction représente l’une des plus grandes sources d’émissions de CO₂ au monde, la fabrication additive appliquée au bâtiment s’impose désormais comme l’un des leviers les plus prometteurs pour bâtir plus vite, réduire l’empreinte carbone et maîtriser les coûts.
Publié le 16 décembre 2025

Écrit par Phoebe Karczmarek

Les méthodes de construction traditionnelles peinent de plus en plus à suivre le rythme imposé par la demande mondiale en logements. Les chantiers s’allongent, les coûts des matériaux explosent et les équipes qualifiées se font de plus en plus rares, rendant la réalisation de projets classiques longue et coûteux. Dans ce contexte, l’idée de voir une maison sortir de terre en quelques jours seulement, grâce à une imprimante déposant du béton couche par couche, n’a plus rien d’utopique : elle s’inscrit désormais dans le concret.
Le marché mondial de la construction connaît une transformation progressive grâce aux technologies numériques et à l’essor de la fabrication additive. La construction imprimée en 3D, encore émergente il y a quelques années, attire aujourd’hui l’attention des acteurs du secteur pour sa capacité à réduire les coûts, les délais et l’empreinte environnementale des chantiers. Cette technologie permet de concevoir des structures complexes avec une précision difficilement atteignable par les méthodes traditionnelles, tout en optimisant l’usage des matériaux et en limitant les déchets. La fabrication additive suscite donc un intérêt croissant car elle répond simultanément à plusieurs enjeux majeurs du bâtiment. Elle permet d’atteindre des performances de construction inédites. À titre d’exemple, en 2019, Constructions-3D a imprimé en 3D le premier bâtiment de France, nommé « Le Pavillon », sorti de terre en 72 h. Aujourd’hui, avec les progrès techniques, la même structure pourrait ne prendre que 18 h d’impression — réduisant ainsi considérablement le temps de chantier. En parallèle, cette technologie optimise l’utilisation des matériaux : certains projets pilotes rapportent jusqu’à 25 % de réduction des déchets, tout en utilisant des formulations de béton spécifiquement conçues pour l’impression 3D, parfois intégrant des matériaux recyclés ou locaux afin de limiter l’empreinte environnementale.

Au sein du laboratoire de formulation de Termix-3D, son usine de mortier, Constructions-3D met au point des « encres béton » bas-carbone, spécialement formulées pour permettre l’impression 3D couche par couche. Ces bétons remplacent partiellement le ciment traditionnel par des sous-produits de l’industrie locale (laitier de hauts fourneaux, argile, sable régional) et, le cas échéant, des isolants biosourcés (comme des anas de lin) pour les cavités internes selon ADEME infos. Grâce à cette substitution, ces encres contiennent trois fois moins de ciment qu’un béton classique pour l’impression 3D, ce qui permet de réduire jusqu’à 55 % les émissions de CO₂ liées au matériau.
Ce procédé a deux effets positifs majeurs pour l’environnement et l’efficacité des ressources : d’une part, il réduit nettement l’empreinte carbone du matériau utilisé, car la substitution partielle du ciment — très émetteur en CO₂ — par des liants alternatifs ou des matériaux locaux diminue les émissions liées à la production du béton. D’autre part, l’impression 3D permet de déposer la matière uniquement là où elle est nécessaire, ce qui élimine le gaspillage inhérent au coffrage, au parpaing ou au surplus de mortier — réduisant les déchets et les volumes superflus de mortier selon Cityamag (média des Hauts-de-France spécialisé dans l’innovation territoriale et les projets liés au bâtiment et à la ville durable).
Ainsi, non seulement la construction est plus rapide et flexible, mais elle est aussi beaucoup plus respectueuse de l’environnement — un point crucial dans un secteur (construction + béton) historiquement très consommateur d’énergie et producteur de CO₂. Le développement de ces bétons imprimables à empreinte carbone réduite, combinés à l’impression additive, ouvre clairement la voie à une construction plus durable, locale et optimisée.

L’impression 3D béton n’est plus un marché émergent : c’est un écosystème qui s’organise. Alors qu’il n’existait qu’une vingtaine d’acteurs au début des années 2010, on en comptait plus de 65 dès 2015-2016, et aujourd’hui près d’une centaine opèrent à l’international (source : 3Dnatives & Industry research). D’ici 2034, Global Growth Insights projette que le marché pourrait atteindre jusqu’à 50 milliards de dollars, en fonction des hypothèses d’adoption de la technologie.
Lafarge (leader des solutions constructives innovantes et durables, et pionnier de la conception des matériaux cimentaires dédiés à l’impression 3D), indique également que l’impression 3D permettrait de réduire jusqu’à 50 % des déchets de construction, de diminuer significativement l’empreinte carbone des bâtiments et d’accélérer les délais de réalisation.
Dans ce contexte dynamique, Constructions-3D, implantée en France, se positionne comme l’un des leaders mondiaux de la fabrication additive pour le béton. En effet, en tant que fabricant, Constructions-3D se situe au 2ème rang du Power Ranking 2025 d’Automate Construction, réalisé par Jarett Gross, journaliste américain et expert du secteur de la construction automatisée, classant les entreprises les plus influentes et innovantes du secteur à l’échelle internationale. Cette reconnaissance reflète non seulement la maîtrise technique de l’entreprise dans l’impression 3D de structures complexes, mais aussi sa capacité à développer des solutions innovantes et durables, consolidant sa place parmi les acteurs les plus en vue de l’industrie mondiale.
Certains obstacles persistent — réglementations encore en évolution, investissements initiaux importants, perception parfois expérimentale. Mais le paysage change vite : les premières normes apparaissent, notamment l’ISO/ASTM 52939:2023 et l’ICC 1150, qui sont les premiers cadres officiels définissant comment concevoir, contrôler et certifier des bâtiments en béton imprimé en 3D. Les assurances se positionnent telles qu’Adrian Flux au Royaume‑Uni et des groupes internationaux tels qu’AXA, Allianz ou Zurich. Elles commencent à proposer des couvertures spécifiques pour les bâtiments imprimés en 3D : elles évaluent les risques, définissent des garanties adaptées et acceptent de couvrir ces constructions comme elles le feraient pour des bâtiments traditionnels. Aussi, les collectivités locales s’intéressent de près à la technologie pour répondre à la pression sur le logement social et les besoins d’infrastructures.
Au fil du temps, l’impression 3D s’impose comme une véritable révolution pour la construction à grande échelle. Les imprimantes 3D sont capables d’imprimer un village entier en quelques semaines, illustrant une vitesse de réalisation jusqu’ici inégalée dans le secteur du bâtiment. Cette rapidité ouvre des perspectives inédites, permettant non seulement de répondre à la demande croissante de logements, mais aussi de réaliser des bâtiments publics à faible coût, comme des écoles, des centres de santé ou des infrastructures administratives, avec une efficacité sans précédent.
Par ailleurs, cette technologie offre une réactivité exceptionnelle face aux situations d’urgence : des hébergements temporaires peuvent être mis en place en un temps record après des catastrophes naturelles ou des crises humanitaires. L’impression 3D n’est plus seulement un outil ponctuel, elle constitue une industrialisation du BTP, où les chaînes de production numériques et automatisées assurent la qualité, la rapidité et la reproductibilité des constructions, tout en réduisant les déchets et en optimisant l’utilisation des matériaux.
Au-delà de ces avantages techniques, elle ouvre aussi des possibilités inédites en termes de conception : des structures modulaires, adaptables aux terrains et aux besoins spécifiques, deviennent accessibles à grande échelle. Dans ce contexte, les imprimantes 3D ne se limitent pas à construire des bâtiments, elle redéfinit la manière même de penser la ville et l’habitat, en alliant efficacité, durabilité et flexibilité.

L’impression 3D béton n’est plus un gadget ni un concept futuriste : c’est une technologie mûre, capable de transformer durablement notre manière de bâtir. Grâce à des innovations comme Termix-3D, le béton utilisé peut avoir une empreinte carbone réduite, avec des formulations locales, moins de ciment traditionnel, et une empreinte logistique allégée — ce qui diminue les émissions liées au transport et à la production. Le recours à l’impression 3D modifie aussi profondément la main-d’œuvre : au lieu de nombreuses équipes pénibles sur les chantiers, seuls quelques opérateurs suffisent pour superviser la machine — un travail moins physique, plus attractif pour les jeunes générations, et plus sécurisé. Par ailleurs, le procédé permet d’éliminer ou de réduire fortement les excès de matériaux : la matière est déposée uniquement là où elle est nécessaire, limitant les déchets, le gaspillage de mortier, et la production superflue.
Mais l’impression 3D ne se limite pas à l’habitat individuel. Elle peut répondre à une multitude de besoins : logements collectifs, mais aussi des réalisations tels que des ponts, ouvrages d’art, abribus, bâtiments publics ou infrastructures variées — des projets pensés pour la modernité, la rapidité, la durabilité et l’efficacité. Cette flexibilité, associée à la réduction des coûts, des délais et de l’impact environnemental, ouvre véritablement la voie à une nouvelle ère de la construction. À l’heure où la demande mondiale en logement atteint des niveaux critiques, la question n’est plus : « L’impression 3D est-elle prête ? » mais plutôt : «Qu’attendons-nous pour transformer notre manière de bâtir ? »
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